Take your time. When you're fun with your sister
« keep me a place in your heart »
Elle aurait pu être fille de star, mais non, elle a grandi dans un haras. Elle aurait pu s’appeler Carambar, sa mère a décidé de la nommer Sweet, c’était nettement plus varier. Et puis ça restait le diminutif de sweetheart. Elle aurait pu avoir un grand frère, elle n’en avait qu’un demi. Elle aurait pu grandir à NYC, mais elle est née à Monroe dans le Texas. Et finalement, elle aurait pu avoir beaucoup d’autres choses, mais elle n’était que ce qu’elle était, et puis, elle s’en comptait.
Bonnie naquit le douze aout en dix neuf cent quatre vingt huit. Une certaine Cheryl déjà mère une fois, et Matthew, son père, furent les plus heureux de cette naissance. Parce que Bonnie était une enfant désirée contrairement à Romèo qui était venu avant elle, et puis également, c’était la seule enfant de Matthew, et il rêvait depuis toujours d’être père. Il était émerveillé de cette petite fille. Et malheureusement, cette naissance ne fut guère quelque chose de facile pour Romèo, il devait haïr sa petite sœur, peut être l’avait-il attendu, mais aujourd’hui elle attirait tous les bienfaits, toutes les attentions de sa mère et de son beau-père, autant dire qu’elle n’était pas la bienvenue là. En grandissant Bonnie, ne comprenait pas vraiment ce qu’il se passait, elle était bonne élève, la seule chose qu’elle ne pouvait pas faire c’était courir, alors elle faisait de l’équitation au haras de son père. Elle avait son cheval, et c’était la seule chose qui la rapprochait un tout petit peu de son frère. Et puis, là dedans, elle n’était pas plus douée que lui au contraire.
Si elle ne pouvait pas, courir c’était uniquement à cause de son asthme, trop déclaré pour qu’elle puisse juste prétendre à faire une course. Et donc à partir de ce moment là, vers ses 5 ans, sa mère décida que l’équitation était le seul sport qu’elle pourrait faire. Il se nommait Pearl, et était tout simplement son meilleur ami. Et puis elle avait alors trouvé un moyen pour se rapprocher de son frère, même si souvent, les discussions se résumaient en
« pourquoi tu m’aimes pas ? » et lui, il galopait suivi de sa sœur en disant seulement,
« tu peux pas comprendre Bonnie-Sweet, peut être plus tard. » Bonnie, avait alors 7 ans. Ce n’était pas qu’il ne l’aimait pas. C’était juste, bref. Compliqué. Et elle avait cessé de poser des questions, la relation entre le frère et la sœur était un peu compliqué, mais alors d’un compliqué même dès cet âge.
A l’école, tout se passait bien, disons qu’elle aimait lire, et restait souvent dans son coin, elle n’avait qu’une amie, et quelques autres amis, mais rien de bien important. Elle aimait vivre dans son haras et dans son monde de livre. Jusqu’à ce qu’à 11 ans, Cheryl lui offre son premier appareil photo. Et là, ce fut ses premiers cours de photographie, souvent de chevaux d’ailleurs. Elle continuait l’équitation, mais plus pour voir son frère galopait et dressait son cheval.
When the house is on fire
« un basculement, et tout change »
« Allez, c’est à toi Romèo, tout va bien aller ! » J’encourageai mon frère de loin, j’étais sur les barrières accrochées, avec mon appareil photo, on était le douze juin 2003, je crois que cette date restera à jamais graver, j’avais vu mon père deux minutes avant qui m’avait demandé de prendre des photos du concours. J’avais alors quatorze ans, j’étais encore jeune mais très mature, d’après mon père et ma mère. Mon frère, du haut de ses dix-neuf ans, faisait encore de nombreux concours, et j’étais présente à chacun d’eux, contre mes parents qui n’en avaient approximativement rien à faire. Je regardais, Pearl était au box encore, j’aurai le droit de monter quand le concours serait fini.
« Tu es sa sœur ? », une jeune femme d’environ 16-17 ans, je la connaissais, elle prenait des cours au haras depuis un an.
« Y a moyen pourquoi ? », je vis son regard se tournait vers moi, tandis que je prenais mon frère en photo une nouvelle fois.
« Je le connais du lycée, et j’aimerai beaucoup, disons, le connaitre plus. Ca te dirait que tu m’aides ? » J’hallucinais, elle était en train de me demander de lui arranger un coup avec mon frère, mais la blague quoi.
« Je ne m’appelle pas Meetic, tu sais quoi, tu peux prendre ton courage à deux mains, et t’arrangeais par toi-même, et puis lui parler par toi-même. Je sais pas t’es une grande fille. » Je ne pus pas poursuivre quand j’entendis des cris venant de la buvette, je tournais brusquement la tête. Pendant que je regardais mon frère, tout était en train de prendre feu, la buvette était réduit en cendre et une grande partie du tour, tout avait pris en quelques minutes. J’étais arrivée en quelques secondes, quand quelqu’un m’attrapait par derrière, pour m’empêcher d’avancer plus.
« Qu’y-a-t-il ? Où sont mes parents ? Ils étaient là bas ? » Tout était en train de prendre feu, et les gens tentaient d’éteindre rapidement, mais peu importe, je voyais déjà les victimes. Ce fut, un ami du centre qui me rattrapait, il m’encercla, m’empêchant d’avancer, les pompiers arrivèrent rapidement, et mon frère arriva aussi. Il m’attrapa par la main et m’entraina pour voir ce qui s’était passé. Un simple mégot qui avait tout pris. Tout enflammé en deux minutes. Les victimes ? Mes parents, en fait ceux qui étaient à la buvette. Tout avait si vite pris, que rien n’avait été sauvable. J’étais en train d’essayer de comprendre, je ne pleurai pas, j’étais juste sans voix. Je ne savais pas quoi dire, enfin c’était trop compliqué dans ma tête, j’étais avec mon frère, et plus rien ne comptait. Ce que j’étais en train de réaliser, il ne serait plus que ma seule famille, lui seul.
What's up ?
«a child, a house, and a bro' »
J’ai 22 ans, mon diplôme universitaire dans la poche, le polichinelle dans le tiroir, et un haras à gérer avec mon frère. Franchement, y a mieux, moi qui rêve de devenir professeur de littérature. J’ai réussi à user de ma passion pour les livres dans mes études, aujourd’hui, je suis totalement convertie à Shakespeare, Brontë et Wilde, ils n’ont plus aucun secret pour moi. Je continue à vivre au haras avec mon frère, malgré les cris parce qu’il ne supporte pas ma chaine hifi, ou alors, parce que je ne sors pas assez, parce que je suis trop dans les box à photographier. En même temps depuis ma dernière soirée, qui était en juin dernier pour fêter la fin de la faculté à New York, j’étais partie la semaine, et je rentrais à la fin de semaine. Monroe était ma ville et j’avais toujours souhaité vivre ici. Le décès de mes parents m’avait encore plus anéanti et fermé sur moi-même, je suis quelqu’un de très particulière, peut être. Bref, mon adolescence a été ponctuée par des « oh l’intello » ou bien « eh oh l’orpheline. » sauf que l’orpheline, elle se sentait bien mieux au près des chevaux.
Ma relation avec mon frère ne s’est guère arrangée, enfin, un peu, disons que c’est soit on s’adore, soit on se hait, compliqué ? Si peu. En fait, non rien de bien compliqué, disons juste que je perçois toujours cette rancœur, et je ne comprends toujours pas pourquoi ? Je sais bien évidemment que nous n’avons pas le même père, mais je n’ai jamais pu aborder le sujet avec ma mère, et dès que j’en parle avec mon frère pour en savoir plus à propos de lui, à propos de ses origines, autre que Cheryl, et bah, je me fais envoyer royalement ailleurs, pour ne pas dire autre chose.
Il y a de ça deux semaines, j’ai fait également, disons un test de grossesse, je ne me suis jamais réellement posée la question de tout ça, ni même de la pilule, bref, rien de grave, je n’ai ni petit ami, ni… Enfin, je ne suis pas ce genre de fille qu’on a facilement dans son lit, et pourtant il y a bientôt deux mois, un bon mois et demi, j’ai eu l’excellente idée de trop boire, et de finir au lit avec Anton, un garçon qui me plaisait, mais qui vit exactement à San Francisco, et on savait que ce n’était que pour un soir, bref, compliqué ? Sauf qu’il y a deux semaines, j’ai découvert que notre partie de flirt, ne s’était pas fini sans conséquence, et je suis bien enceinte. Alors, autant je suis diplômée, mais le bordel étant que je ne m’attendais pas à cette nouvelle, et je n’ai pas l’envie de supprimer mon enfant, mais… Non, je le garde, maintenant il faudrait juste que je trouve le bon moyen pour en parler à mon frère et lui annoncer, comment dire la bonne nouvelle…