J'ai vécu toute mon enfance dans un cadre parfait. Du balcon de ma chambre j'avais cette vue magnifique, que tout le monde rêve d'avoir, sur la Tour Eiffel et mes parents m'offraient tout ce que je leur demandais à l'instant où je le souhaitais. Mon père était président d'une grande entreprise agroalimentaire en Angleterre. Il travaillait souvent, se déplaçait pour des voyages d'affaires dans le monde et réussissait le mieux du monde dans tout ce qu'il entreprenait. Quand à ma mère, elle avait commencé sa vie en tenant une petite boutique de prêt-à-porter totalement inconnue. Aujourd'hui, elle possède un empire commercial et les mannequins des plus grands podiums s'arrachent ses collections. Mais bien que l'argent n'est jamais manqué sous notre toit, mes parents prônaient malgré tout des valeurs essentielles : le sérieux, le travail et l'humilité. J'aurais pu virer peste superficielle à n'importe quelle moment en baignant dans un tel monde. Dieu seul sait comment je suis devenu cette fille que tout le monde dit naturelle et simple.
Je dois avouer qu'étant plus jeune, j'étais plutôt capricieuse, voir même insupportable. Je pouvais pleurer des heures pour une barbie et faire la tête des jours entiers pour une robe de princesse. Je savais pertinemment bien ce que je voulais et je connaissais les techniques à utiliser pour manipuler mes parents. Ma soeur, mon frère et moi étions d'ailleurs souvent de mèche et allions nos forces pour former un trio de choc. Nos parents nous avaient même surnommés les trois infernaux. Nous étions comme chien et chat, et nous bagarrer pour des histoires insensées faisait partie de notre quotidien. Qui prendra sa douche en premier, qui a fait tous les jeux sur le paquet de céréales, qui monte devant dans la voiture... Une routine dont nos parents ne se mêlaient même plus à tel point c'était futile. En revanche pour ce qui était de comploter contre les gens, nous étions plus soudés que jamais.


« Le Botswana, mais t'es cinglée ? Je savais même pas que c'était un pays, je savais même pas que ça EXISTAIT ! Tu penses sincèrement que papa et maman vont te laisser embarquer là-bas ? T'es vraiment siphonnée. » « J'en ai déjà parlé avec papa, il trouve que c'est une bonne idée. » « Ça m'étonne pas, il a toujours aimé les randonnées en forêt. Perdu au milieu de nul part, sans eau et sous une chaleur abominable... Ugh ! » « Quel est le rapport Alix ? Je te parle pas d'un safari-camp de vacances où on sortira les tentes à la belle étoile et qu'on chassera le gorille des montagnes avec des pieux en bois... C'est un centre pour enfant, un orphelinat. Et ils ont besoin de bénévoles. » « Un personne de plus, une personne de moins... Si tu pars à Ibiza où dans les Hamptons, ils le remarqueront même pas. » « Pff, je sais même pas pourquoi je suis venue t'en parler. »
Ma soeur avait toujours été une personne très ouverte sur elle-même mais violemment fermée aux autres. Elle s'arrêtait aux apparences, n'ouvrait les yeux que pour ce qu'elle voulait voir et réagissait seulement lorsqu'elle y trouvait son intérêt. Tout mon contraire. C'était peut-être pour ça qu'en grandissant, nos chemins ont commencés à se séparer. J'étais d'ailleurs beaucoup plus proche de mon grand frère qui, quand à lui, même s'il n'était pas tellement confiant vis à vis de cette expérience préférait m'encourager que m'en dissuader. C'est ainsi que je fis mes premiers pas sur le territoire Africain, et cette mission de volontariat restera inoubliable.
Là-bas, j'y ai rencontré des gens fantastiques qui me décidèrent à prendre mon propre envol, à 19 ans pour m'installer aux Etats-Unis. Je déménageai tout d'abord à West Eden avec un ami rencontré au Botswana (Kaeden Symers) qui me présenta à ses proches et m'aida à m'acculturer avec le pays. Rapidement nous sortions ensemble puis finalement, après plusieurs mois d'une idylle passionnée, les premières tensions firent valser noter couple en éclat. Et je préférais m'éloigner tout en continuant mes études à Princeton University. Me voilà donc à Monroe, pour un nouveau départ...? Peut-être pas.