Ouverture des yeux, la bouche pâteuses, le crâne en champ de bataille encore fumant. Autour de moi je vois, rien, quoi, Tristan qui ronfle et une jolie fille dans mes bras. Il y a d'ailleurs une jolie fille dans les siens également. Sauf que là j'ai très envie d'aller pisser, hors je fais comment sans les réveiller ? Je jète d'abord un regard circulaire, cherchant à voir où je suis. Et, surprise, je ne suis absolument pas chez moi, ni chez Tristan d'ailleurs. Bon... “ Pssst.... Psssssst... Tris !... ” Putain c'est qu'il dort bien le salop. On va donc devoir passer à la phase deux. Un coup de hanche, je me tortille, cherchant à m'extirper de l'étreinte de la bête à forte poitrine qui pionce sur mon torse. J'ai pas l'air d'un coussin quoi, je suis un mec qui à la vessie prête à exploser. Heureusement pour moi je l'ai choisie légère, aussi je n'ai pas trop mal a redevenir maitre de mon corps. Je saute alors sur mes pieds, me retiens de grimacer lorsque j'entend la parquet grincer... De toute manière pas le choix, on pris pour qu'elles ne nous entendent pas. Je me penche vers mon pote et lui secoue l'épaule. Lui grogne, proteste un peu mais ouvre à son tour les yeux. “ On se tire déjà ? ” “ On a fini chez les nanas.. ” Pas la peine d'en rajouter, il se redresse comme une bombe, m'attrape par la main et on sort comme des voleurs. On oublie nos vestes, mais c'est pas grave, portable, porte-feuille, clope, on a tout ce qu'il faut. Le quartier résidentiel trop bien pensant est vite derrière nous. On retrouve plutôt le petit pub qu'on connait par coeur. Un café pour la gueule de bois, une gitane pour la bonne humeur. Et essayer d'oublier qu'il tremble, qu'il a froid de manque... “ Tu sais je suis pas un tox' Danaé, non moi j'suis pas un tox', j'arrête quand je veux ! ” J'ai sourie, blasé, ne sachant toujours pas prendre la décision qui s'impose. De la peur, d'être seul, qu'il parte, oui, sûrement.